Histoire Antique
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Le divin dans l'épopée

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Le divin dans l'épopée Empty Le divin dans l'épopée

Message par Ethelbert Ven 16 Fév 2007 - 19:06

Mes connaissances sur l'épopée étant assez limitées, je me bornerai à parler des trois seules que je connaisse: l'Iliade, l'Odyssée et l'Enéide. Original, non ?
Je vous invite à compléter ou reprendre ce petit texte si vous y constatez des manques ou imprécisions, ou si vous voulez l'enrichir en parlant d'autres épopées (comme Gilgamesh ou le Mahabarata, citées par Cuauhtémoc dans ce sujet).


L'épopée, que l'on peut considérer comme le premier genre littéraire de l'Humanité, fait logiquement interférer le monde du divin avec celui des hommes.
Qu'il s'agisse d'Ulysse protégé - et inspiré - par Athéna, d'Enée guidé par sa mère Vénus, ou des nombreux Achéens et Troyens en faveur auprès des dieux de l'Olympe, les exemples ne manquent pas de cette omniprésence divine dans le récit épique antique, en faisant ainsi une composante caractéristique de ce style.

À quoi servent les divinités ?
Aussi contradictoire que cela puisse paraître, le recours aux divinités dans l’épopée permet d’ancrer le récit dans le réel, et d’assurer la crédibilité de celui-ci. Certes, l’épopée se déroule souvent, voire toujours, dans un passé lointain, presque immémorial ; mais les dieux, que les destinataires du récit connaissent, sont présents. Ce qui est logique, puisqu’ils sont immortels. Dans le monde antique, les dieux intervenaient dans les actes de tous les jours ; les insérer dans un récit revenait à assurer la véracité de celui-ci.
En outre, les récits gréco-romains sont souvent placés sous la protection et l’inspiration d’une divinité, généralement une muse. Cela permet de renforcer la crédibilité et la véracité du récit qui va être fait. En effet, une muse ne saurait inspirer le mensonge au poète ; et par ailleurs, si celui-ci mentait, par action ou par omission, il commettrait ainsi un sacrilège envers sa muse d’une part (et elle le délaisserait), et envers les autres divinités présentes dans le récit, s’attirant ainsi leur ressentiment. Le poète épique est donc tenu de dire la vérité à ses auditeurs, et les dieux sont les garants de ce contrat moral.

Mais les divinités jouent également un rôle actif dans l’épopée.
Combien de héros furent sauvés par les Olympiens, sous les murs d’Ilion, au plus fort de la mêlée sanglante, alors que le jour fatal semblait devoir recouvrir leurs yeux ! (J’ai inspiré quelques bons morceaux à mon pote Homère, dans ma jeunesse Cool )
Poséidon plaçant Enée au centre d’un brouillard pour le préserver de la lance d’Achille ; Vénus faisant de même avec Pâris lors de son combat avec Agamemnon.
Et quand ils ne protègent pas leurs favoris des coups de leurs ennemis, les dieux les inspirent : Apollon inspirant courage (ou témérité) à Enée pour qu’il affronte Achille, Athéna inspirant plus d’une ruse à ce cher Ulysse ; ou bien encore ils les dotent de présents fabuleux, généralement des armes. Je pense notamment aux armes forgées par Héphaïstos pour Achille, à la demande de Léto, sa mère.

La part la plus importante de l’action divine dans l’épopée est le jeu qu’ils mènent avec la vie des mortels. La guerre de Troie (d’où découlent l’Iliade, l’Odyssée et l’Enéide) fut la conséquence du choix de Pâris. Tout au long de l’Iliade, Homère nous narre certaines des tractations que font les dieux entre eux, pour savoir quel héros devra mourir au cours de la bataille, et quel autre pourra être sauvé. Qu’une divinité se vexe de ce qu’une autre ait sauvé un homme qu’elle souhaitait voir mourir, ou que l’un des deux camps prenne l’avantage au détriment des favoris d’une autre, et l’on assiste à un concert de plaintes auprès de Zeus/Jupiter, le dieu suprême, l’arbitre qui satisfait tantôt les uns, tantôt les autres.

Du point de vue du monde divin, l’épopée homérique n’est donc rien d’autre tantôt qu’un vaste théâtre, où chaque dieu insuffle courage, bravoure ou peur aux hommes, et tantôt qu’un champ de bataille, où les morts sont déterminés d’avance et enlevés au fur et à mesure des combats. Pour les dieux de l’épopée homérique, les mortels sont tantôt des marionnettes, tantôt de petits soldats de plomb.
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