Histoire Antique
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La philosophie hellénistique

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La philosophie hellénistique Empty La philosophie hellénistique

Message par Elessar Mer 2 Jan 2008 - 20:34

A l’origine, la science grecque était inséparable de la
philosophie. Mais pendant la période hellénistique, avec les progrès
que la philosophie effectuait, elle tendait vers la constitution d’une
discipline autonome. Athènes, comme à la période classique, demeura le
centre de l’activité philosophique. Là fonctionnait, organisés en de
petites républiques intellectuelles qui élisaient leurs
scholarques, l’Académie platonicienne et le Lycée se rattachant à
l’enseignement d’Aristote. Là aussi, le phénicien chypriote, Zénon,
vint enseigner à l’Agora, sous le portique (stoa) ce qui donna son nom
à la doctrine et aux membres de stoïcienne/stoïciens. C’est là aussi
que l’Athénien Epicure réunit ses disciples dans le « jardin ». Il n’y
a pas vraiment un monopole athénien sur la philosophie puisque ces
groupes de philosophies essaimèrent également dans tout le monde
hellénistique. Mais c’est là que les philosophes furent les plus
nombreux et reçurent le plus d’élèves et le plus d’honneurs.
D’ailleurs, ce fut les chefs des trois grandes écoles de philosophie
(Carnéade de Cyrène le chef de l’Académie, , Critolaos de Phasèlis chef
du Lycée et le stoïcien Diogène de Babylone) qui furent envoyés comme
ambassadeurs à Rome ce qui est évidemment un grand honneur. Athènes
était alors le siège d’une « faculté de philosophie » demeurée sans
égale jusqu’à la fin de l’Antiquité.

Il s’agit d’enseignement plus que de créations originales. Après
un épanouissement spectaculaire à la fin du IV eme et au début du III
eme siècle, la science de la philosophie perdit beaucoup de sa
créativité. Il ne reste que l’ardeur initiale venant de la période
classique grâce à laquelle la période hellénistique a pu
considérablement enrichir et transformer l’apport de l’époque
classique. On retrouve dans les tendances générales de la philosophie
hellénistique un reflet des conditions nouvelles de vie. Quelques
écoles opposent le monde à la cité (composant eessentiel de l’époque
classique) et tirent toutes les conséquences de l’élargissement
politique. La philosophie de l’époque classique était centrée sur les
grandes questions existentielles et sur la polis (la cité de l’époque
classique) et trouvait peu de valeurs dans tout ce qui n’était pas
grec. La philosophie de la période hellénistique est bien différente de
cela : elle est plus ouverte aux autres et est plus individuelle et
plus universelle à la fois. Malgré leurs divergences, toutes les
philosophies cherchaient à définir ce qui pouvait rendre les individus
heureux.

Le cynisme


Le cynisme survivait à Diogène et deux anciens esclaves ajoutèrent
aux prédications de mendiants, l’action de leurs écrits. Ceux-ci
constituaient le plus souvent des railleries. Le cynisme défini par
Diogène de Sinope (415-327) est fondé par le refus des conventions et
la recherche de liberté ; or pour les cyniques l’homme ne peut être
heureux que si il est libre et cette liberté est restreinte par les
biens matériels et les conventions c'est-à-dire la vie dans le milieu
de la société. Pour pouvoir être libre, il faut donc s’affranchir de la
vénalité de la soif d’honneur et des contraintes sociales et morales.
L’école cynique refuse donc la famille, le travail et la cité. Ils
allaient avec des vêtements en lambeaux, mangeait, dormait et vivait
l’intégralité de leur vie en public. Par exemple, Diogène vivait à
Athènes dans un tonneau et mendiait. Ils s’affranchissaient du désir et
des biens matériels, ils étaient libres et à les en croire, heureux.
Mais, derrière ces apparences extérieures de rupture violente avec les
conventions, derrière cette affectation d’irrespect poussée
volontairement jusqu’au scandale il y avait chez ceux qui ne devinrent
pas de simples charlatans un idéal noble de la sagesse et la volonté de
l’effort de s’affranchir de tout ce qui est l’essence humaine. En grec
le mot cynisme a la même étymologie que chien : le terme de chien leur
était donné car on croyait qu’il se comportait comme des animaux.

Le scepticisme


Le scepticisme a été développé par Pyrrhon d’Elis (365-275) un
contemporain d’Alexandre qui l’a suivi en Asie. Il a commencé par
recommander une règle de vie. Celle-ci insistait dans l’indulgence et
la soumission aux usages, sur l’équilibre de l’âme et sur la quiétude
de l’esprit. Cette règle, conquise par la logique, devint doctrine. Les
sceptiques pensaient que la seule réponse rationnelle dans une
situation où l’on ne comprend pas est de suspendre son jugement. Les
sceptiques jugeaient que toute idée avait sa contrepartie et toute
vision son contraire. Donc de façon générale ils pensaient que nous ne
pouvons atteindre ni des certitudes, ni la vérité. Les tentatives par
les humains d’atteindre la connaissance ou la vérité conduisent à un
état malheureux. Ils pensaient que confusion et angoisse venaient chez
les humains lorsqu’ils cherchaient la vérité, des certitudes, à
atteindre des dogmes. Selon eux, en suspendant le jugement on arrivait
selon eux à la paix de l’âme (ataraxia) et au bonheur. Ainsi les
sceptiques proclamaient que le jugement comme les sensations se
trompent. Ainsi, il faut se taire face aux querelles des philosophes.
La connaissance et la vérité objectives n’existaient donc pas pour les
sceptiques. Ces derniers préconisaient de suivre le mouvement général,
d’agir comme les autres non parce qu’ils avaient raison mais pour
minimiser les difficultés. Lorsqu’un malheur arrivait, il convenait de
ne pas s’en soucier car on ne pouvait pas savoir si ce n’était pas pour
notre bien. Le scepticisme allait bien dans son temps : on était à une
époque où les sciences montraient que des vérités n’étaient plus
vraies, qu’il fallait se méfier des théories. Les idées contraires
fleurissantes avaient généré le doute. De plus nouveau pour les cultes
étrangers avaient remis en question des questions mythes ancestraux.

L’épicurisme


Beaucoup d’écrits ont énoncé des informations erronées sur la
doctrine d’Epicure en affirmant que c’est la recherche effrénée du
plaisir. Le but premier d’Epicure était de libérer l’homme des craintes
auxquelles il doit faire face. Il voulait libérer les hommes de la
crainte des Dieux. Il ne niait pas leur existence mais l’oisiveté dans
laquelle vivait l’homme excluait le surnaturel. Il pensait que tout
n’était que hasard et pensait que l’homme comme l’âme n’était que des
agrégats d’atomes (il reprenait la théorie de Démocrite sur les
atomes). Selon lui, la mort dissolvait les agrégats et donc il n’y a
pas d’au-delà et la terreur vis-à-vis de cela est injustifiée. Les
craintes Epicure veut libérer les hommes dérangeaient selon lui la
quiétude de l’esprit et menaient à l’angoisse et à la perte du bonheur.
Pour Epicure, le plaisir et la douleur sont le plus grand bien et le
plus grand mal. Le bonheur vise à conquérir ses craintes, à minimiser
les difficultés et la douleurs, à augmenter les plaisirs. Plus
simplement, le corps ne doit pas souffrir et l’âme ne doit pas être
troublée. De plus, les dieux ne doivent pas être craints : les hommes
et leur sort ne dépendent pas d’eux. La douleur éphémère nous fait
apprécier la santé, si elle ne l’est pas, elle est fatale. A partir de
là, la voie est libre pour la conduite d’une vie dont le but est le
plaisir. Bien sûr, il faut distinguer le vrai plaisir selon le critère
de l’absence de désir et de douleur. Epicure distingue donc trois
désirs de natures diverses qu’il faut combler pour atteindre le vrai
plaisir. Il y a d’abords des désirs naturels et nécessaires : il ne
faut pas avoir ou faim ou soif. Si cela n’est pas comblé, la douleur
surviendra. Il y a ensuite des désirs naturels mais non essentiels : ce
sont ceux liés à ce qu’on voit, entend, mange, ressent,… Cependant si
on ne les assouvit pas la douleur ne vient pas. Et puis il y a les
désirs associés à l’âme qui sont vains et qui mènent vers l’angoisse :
désir de gloire, de puissance, de biens,… Le sage devait combler tous
ces désirs et atteignait le vari plaisir.


Le stoïcisme


Le stoïcisme est la philosophie hellénistique qui obtint le plus de
succès. Elle eut un gros impact chez les Romains et des éléments de
cette philosophie se retrouvent dans la doctrine du christianisme. Son
fondateur est Zénon de Citium (336-264). Il prêchait que l’univers
était dominé par des lois immuables qui venaient de la Raison Divine.
Celle-ci établissait ordre et harmonie ici bas. Ainsi, le stoïcisme
condamnait le hasard dans lequel il ne voulait voir que l’inexpliqué.
Son monde était donc organisé et mû par cette Raison Divine en partant
comme Héraclite, l’avait déjà pensé, du feu primordial. L’homme était
fait d’un corps pénétré d’une âme, qui était un souffle ardent animé
d’intelligence. Cette sorte de cosmogonie allait donc bien avec un
optimisme absolu car tout résultait d’un enchaînement logique. Zénon
prêchait que le devoir de l’individu était de vivre conformément aux
lois de la nature c'est-à-dire en accord avec l’ordre de ce monde qui
amenait à tendre vers la prfection. Ainsi, l’harmonie de l’individu
avec les lois de la nature amenait forcément à la quiétude d’esprit et
donc à au bonheur. L’homme obtient ce bonheur en méprisant les biens,
les souffrances et les sentiments. Ainsi, l’individu obéit à la raison
ce qui lui permet de pratiquer la vertu : à ce prix seulement, l’homme
est riche bien que pauvre, libre bien qu’esclave, heureux malgré la
mort, la torture et la maladie. Ainsi, les individus doivent accepter
les infortunes avec patience et les bienfaits avec humilité. Cela crée
un état qu’ils appelaient « absence de passions » (apatheia). Les
nombreux adeptes de cette philosophie recherchaient donc sagesse,
bonheur et vertu. Dans la réalité, il fallut adapter ce strict et
hautain idéal. On admit donc que certains biens comme la santé, la
beauté, la joie et la force n’étaient pas méprisables. Le stoïcisme, à
l’inverse de l’épicurisme, ne prônait pas le retrait indifférent aux
affaires politiques. Ainsi, le stoïcisme pu attirer et garder de
nombreux adeptes qui, parfois avec une grande noblesse, firent de leur
mieux pour respecter leur idéologie. De plus, le stoïcisme, à l’inverse
de l’épicurisme, ne s’enferma pas dans une doctrine trop étroite et
dictée uniquement par l’enseignement du fondateur, Zénon. Après ce
fondateur, il y eut comme chef prestigieux de l’école, le Cilicien
Chrysippe, puis Panaitios de Rhodes. Ainsi, le stoïcisme et sa doctrine
évoluèrent. Le Portique eut une grande influence non seulement à son
époque mais aussi plus tard, dans l’empire romain : des rois et
empereurs adoptèrent l’idéologie de la philosophie stoïcienne comme
Antigonos III Gonatas (souverain macédonien) et Marc Aurèle (empereur
romain).
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