Archéologie et religion ne font pas bon ménage
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Archéologie et religion ne font pas bon ménage
http://www.la-croix.com/afp.static/pages/061018133720.k1zdz86m.htm
STANBUL, 18 oct 2006 (AFP) - Une scientifique turque de 92 ans jugée pour des écrits sur le voile
Une éminente archéologue turque âgée de 92 ans sera jugée en novembre pour des écrits scientifiques sur le port du foulard dans une ancienne civilisation mésopotamienne, a indiqué mercredi son éditeur à l'AFP.
Muazzez Ilmiye Cig, qui a dédié sa carrière à des recherches sur Sumer, première civilisation véritablement urbaine du IVe millénaire avant J-C et qui a marqué la fin de la préhistoire, doit comparaître le 1er novembre devant une cour d'assises d'Istanbul, a indiqué Ismet Ögütücü.
Dans un livre publié l'an dernier, l'accusée a affirmé que le foulard, dont le port divise la société turque, avait été pour la première fois utilisé par des "femmes communes" sumériennes, qui initaient les jeunes à la vie sexuelle dans des temples sans pourtant se prostituer.
Ses propos ont indigné les milieux islamistes en Turquie, pays musulman mais laïque, et un avocat d'Izmir (ouest) a porté plainte, poussant les procureurs à intenter une action contre l'archéologue et son éditeur aux termes de l'article 216 du code pénal qui punit "la provocation à la haine raciale et religieuse".
Mme Cig et M. Ögütücü risquent jusqu'à trois ans de prison.
Mme Cig s'est aussi illustrée par son attachement aux principes laïques. Elle a notamment adressé une lettre à l'épouse du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l'invitant à ôter son voile pour servir d'exemple à ses compatriotes.
"Elle peut porter ce qu'elle veut à la maison. Mais en tant qu'épouse du Premier ministre, elle ne peut porter ni croix, ni foulard", a-t-elle dit dans un récent entretien au journal Vatan.
Le port du voile islamique est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.
La question du port du foulard est redevenue d'actualité en Turquie après l'arrivée au pouvoir en 2002 de M. Erdogan et son parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamique, qui a promis à ses électeurs de lever cette interdiction, sans cependant pouvoir le faire jusqu'à présent.
STANBUL, 18 oct 2006 (AFP) - Une scientifique turque de 92 ans jugée pour des écrits sur le voile
Une éminente archéologue turque âgée de 92 ans sera jugée en novembre pour des écrits scientifiques sur le port du foulard dans une ancienne civilisation mésopotamienne, a indiqué mercredi son éditeur à l'AFP.
Muazzez Ilmiye Cig, qui a dédié sa carrière à des recherches sur Sumer, première civilisation véritablement urbaine du IVe millénaire avant J-C et qui a marqué la fin de la préhistoire, doit comparaître le 1er novembre devant une cour d'assises d'Istanbul, a indiqué Ismet Ögütücü.
Dans un livre publié l'an dernier, l'accusée a affirmé que le foulard, dont le port divise la société turque, avait été pour la première fois utilisé par des "femmes communes" sumériennes, qui initaient les jeunes à la vie sexuelle dans des temples sans pourtant se prostituer.
Ses propos ont indigné les milieux islamistes en Turquie, pays musulman mais laïque, et un avocat d'Izmir (ouest) a porté plainte, poussant les procureurs à intenter une action contre l'archéologue et son éditeur aux termes de l'article 216 du code pénal qui punit "la provocation à la haine raciale et religieuse".
Mme Cig et M. Ögütücü risquent jusqu'à trois ans de prison.
Mme Cig s'est aussi illustrée par son attachement aux principes laïques. Elle a notamment adressé une lettre à l'épouse du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l'invitant à ôter son voile pour servir d'exemple à ses compatriotes.
"Elle peut porter ce qu'elle veut à la maison. Mais en tant qu'épouse du Premier ministre, elle ne peut porter ni croix, ni foulard", a-t-elle dit dans un récent entretien au journal Vatan.
Le port du voile islamique est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.
La question du port du foulard est redevenue d'actualité en Turquie après l'arrivée au pouvoir en 2002 de M. Erdogan et son parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamique, qui a promis à ses électeurs de lever cette interdiction, sans cependant pouvoir le faire jusqu'à présent.
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