Histoire Antique
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Le royaume de Macédoine de -280 à Pydna

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Message par Elessar Mer 2 Jan 2008 - 20:16

Le royaume de Macédoine de -280 à Pydna


1- Antigonos III Gonatas et ses successeurs


La macédoine est le moins bien connu des trois grands royaumes hellénistiques.La situation est très obscure au moment où Antigonos III Gonatas s’y installe après avoir vaincu les gaulois. La première chose à faire était de se débarrasser de ses rivaux, parmi lesquels Antipatros et Ptolémée. Il y avait aussi un aventurier grec, Apollodore qui avait une bonne situation stratégique. Nous savons peu de choses sur le « nettoyage » effectué. Mais Gonatas devait aussi rétablir une administration, ce qui nécessita beaucoup de tact et de sollicitude. En effet, il devait se faire accepter dans un pays épuisé et anarchique. Nous savons peu de choses sur les mesures. En Grèce, Gonatas tenait une place stratégique, Corinthe, et s’était contenté de s’y maintenir avant de tenter sa chance surtout en Asie mineure. Il avait laissé ce soin à son fils. Ce n’était pas un empire mais ne route maritime : Corinthe barrait l’accès nord à toute armée désirant sortir du Péloponnèse. L’agitation de Sparte sous Aréus I pouvait lui faire craindre des ralliements et il avait intérêt de se maintenir à Corinthe. Et comme on ne pouvait y accéder que par mer, il fallait tenir Chalcis coupant le passage et tenir le golfe Saronique ou s’assurer l’amitié d’Athènes. De plus, dès 276, Gonatas avait rétablit son autorité sur la Thessalie. Au début de son règne, Gonatas s’oriente vers la paix avec le Séleucide ce qui lui permet de laisser les affaires du nord est. Avec la Thessalie, il maintient solidement ses bases de Grèce centrale qui ouvrent vers le Péloponnèse.

De retour en Epire en 275, Pyrrhos ne manifeste pas ses intentions clairement à l’égard de la Macédoine. Ses échecs occidentaux ne l’ont pas fait renoncer à un agrandissement extérieur, au contraire. Ses prétentions macédoniennes passent au premier plan. Rentré d’Italie avec peu de forces, Pyrrhos se jette pourtant tout de suite sur la Macédoine. Ceci s’explique par les finances aux abois de Pyrrhos qui avait intérêt à trouver des finances pour éviter que son armée ne se débande. Pyrrhos effectua des raids de pillage et les régions attaquées, au lieu de résister se rallièrent à lui. Gonatas accourut et se fit écraser, il dut se retirer précipitamment. En quelques semaines, une grande partie de la Thessalie et la Macédoine changeait de maître
Pour Gonatas tout était remis en cause. Il déploya toute son énergie pour ne pas perdre pied. Dès 273, avec des mercenaires, il revenait à la charge pour se faire à nouveau écraser. En 272, Gonatas réussit à s’imposer en Macédoine et était le nouveau maître. Ceci s’explique par les ultimes aventures de Pyrrhos. Il tente en vain de prendre Sparte et est contraint d’effectuer une retraite, il pense pouvoir s’installer à Argos. Durant cette retraite, Ptolémée, son fils, périt et à Argos Gonatas attend. Pyrrhos lance imprudemment l’assaut et tombe. Gonatas avait récupéré son royaume et l’usurpateur était mort.

Victorieux, Gonatas n’avait plus qu’à régler les affaires de Grèce et d’Epire. On connaît peu les mesures prises dans le Péloponnèse. L’ordre macédonien semble s’être rapidement rétablit au nord du Péloponnèse. En tout cas, au cours des années 274-272 la prudence caractérise la politique de Gonatas. Sa situation demeurait instable. Il lui fallait ne rien brusquer et retourner dans son royaume où la fidélité est si vacillante.
Gonatas allait bientôt devoir affronter une guerre. Au lendemain de sa victoire, le souverain entreprit de restaurer la puissance navale macédonienne. Il y avait de quoi inquiéter le protecteur lagide des
îles qui était aussi le maître de places littorales anatoliennes et l’ennemi d’un Antiochos, ami de Gonatas. La guerre allait donc se jouer sur mer. Cette menace explique pourquoi Ptolémée Philadelphe chercha à fixer Gonatas en Europe par une agitation grecque. Areus Ier de Sparte, dont seule l’intervention de Gonatas avait maintenu sur le trône se retourna contre son défenseur. Bien sur, il était encouragé par Philadelphe. Areus s’efforçait de jouer au souverain hellénistique dans le Péloponnèse. Athènes était aussi anti-macédonienne. Une coalition se noue donc autour de l’Egypte. Ce sont essentiellement des états Péloponnésiens qui acceptent l’alliance. L’alliance générale est connue du fameux décret que l’Athénien Chrémonidès fit voter à ses concitoyens. C’est une déclaration de guerre.
Les opérations de la guerre qui commencèrent probablement vers 237 et finirent vers 261/262 sont mal connues et surtout sur mer. La possession de Corinthe prouve son utilité : malgré plusieurs tentatives les péloponnésiens ne peuvent faire jonction avec les Athéniens et Areus périt en essayant de forcer le passage en 265. La coalition tomba et les Athéniens subirent un siège. Alexandre II fils de Pyrrhos voulut en profiter pour envahir la Macédoine mais ne réussit pas. L’aide ptolémaïque ne gêna pas les communications maritimes avec Gonatas et ne put aider Athènes. Celle-ci capitula en 263/262. La guerre termina vers cette date mais on n’en sait pas davantage. A la fin de la guerre, Gonatas ne prît aucune mesure pour modifier la situation dans le Péloponnèse. La mort d’Areus avait mis fin aux tentatives de
rétablissement de l’hégémonie Macédonienne. En revanche Athènes et l’Attique furent soumis à une occupation militaire. Quand à la situation en mer Egée, nous ne savons pratiquement rien.

Après la guerre, mourut Cratère qui commandait la région isthmique (avec Corinthe). Ce fut son fils qui prit la succession. Cratère avait exercé son pouvoir avec une réelle fidélité dynastique. Or son fils, Alexandre, se révolta contre son oncle Gonatas. Cette sécession est extrêmement grave car Gonatas perd les deux entraves principales de Grèce : Chalcis et Corinthe. Gonatas finit par vaincre le rebelle qui avait réussi à entraîner de nombreuses personnes derrière lui. Gonatas réussit à reprendre Corinthe et les terres qu’Alexandre s’était approprié. Ce rétablissement est pourtant provisoire. Il existait alors une ligue : la confédération Achaïenne qui avait pris parti pour
Alexandre et qui allait jouer un rôle important. Aratos conduisait l’armée de cette ligue. En 243, il lança une attaque soigneusement montée contre Corinthe. Il réussit complètement. Gonatas perdait à nouveau la région isthmique. Le souverain semble avoir renoncé à agir en Grèce dans ces dernières années. Gonatas entre temps semble s’être allié à la confédération Etolienne rivale de la ligue. Or Aratos dans une bataille tomba sur les Etoliens et en fit un grand carnage. Ceux-ci firent la paix à laquelle semble s’être joint Gonatas. Débarrassé du souci étolien, Aratos tenta de réduire Argos et Athènes qui était toujours sous l’influence macédonienne. Si vraiment Gonatas s’était joint à la paix, Aratos n’hésita pas à la violer ici. Les Achaïens ne purent cependant pas faire main basse sur Argos pas plus que sur Athènes. Antigonos Gonatas meurt fin 240/début 238. Le règne de Gonatas semble s’être contenté de conserver le royaume de Macédoine.

La succession a lieu sans heurt : Démétrios II prend sa succession. Durant son règne va avoir lieu « la guerre démétriaque ». La confédération Etolienne qui avait éviter les conflits avec la Macédoine était aller jusqu’à s’allier avec Gonatas. Mais en 239, elle change de camp et s’allie avec Aratos contre Démétrios. La guerre Démétriaque contre les Achaiens et les Etoliens coalisés débute en 239. Le règne de Démétrios s’acheva en débâcle. An début en 229, le roi succombe : battu par les barbares il laisse un fils mineur, Philippe V.
Le royaume est encerclé par le nord par les Dardaniens, la Thessalie se
révolte et les Etoliens se précipitent sur l’aubaine. La situation est alors extrement critique dans le royaume. Il fallait un roi. Le choix des Macédoniens se porte sur Antigonos III Dosôn. Il fut proclamé stratège et tuteur du petit roi. Au début il n’est que régent mais après quelques années, il semble avoir la
souveraineté totale. La première tache qu’exécuta Dosôn fut d’enrayer
l’invasion dardanienne. Athènes fit alors défection en achetant sa liberté au commandant macédonien. Pourtant elle ne se rallia pas aux Achaïens. La Macédoine était en train de perdre toutes ses possessions en Grèce. En 229, Dosôn réagit immédiatement en lançant une campagne contre les Etoliens. Dès 228, il avait récupéré la Thessalie presque en entier. Dosôn finit par arriver à stabiliser la situation de la Macédoine. Dosôn sans doute proclamé roi en 227 pouvait se tourner vers d’autres horizons et vers l’Asie. Dosôn mena dans son règne la guerre cléoménique (contre Cléomène IV de Sparte) durant laquelle il s’allia avec ses vieux ennemis, les Achaïens. Cléomène fut finalement écrasé à Sellasie en 222. Sparte fut pour la première fois pris par un adversaire. Dosôn est emporté par phtisie en 221.
Le royaume de Macédoine, grâce à cet homme a pu être restauré et la tentative d’hégémonie spartiate est brisée.
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Message par Elessar Mer 2 Jan 2008 - 20:17

La suite :
2- Philippe V et les deux premières guerres de Macédoine


Philippe V a dix sept ans lorsqu’il accède au pouvoir. Il doit d’abord faire face à une guerre contre les Etoliens. La paix de Naupacte fut finalement conclue en 217. Politiquement et territorialement, cette paix ne pouvait satisfaire personne. Les belligérants y virent simplement un moyen de cesser les hostilités. Philippe V part ensuite en guerre contre l’Illyrie et les succès qu’il remporte le rapprochent de territoires illyriens sous protectorat
romain. Il décide de s’y attaquer. Cependant, Philippe V se retire. En 217, Philippe qui a essayé de s’emparer du protectorat d’Illyrie sans succès, spécule sur une victoire d’Hannibal sur Rome. Il se lie donc avec Hannibal. Les clauses de caractère général consistent à s’entraider dans de futures guerres. Le traité a une portée limitée pour l’immédiat. Or il y a également une clause qui permet aux contractants de se retirer quand il sera temps d’appliquer le traité. En 215 ce qui intéresse les deux partis, c’est la guerre contre Rome mais avec des horizons différent. La Macédoine devait fournir une aide militaire en Italie en échange d’une garantie diplomatique en Illyrie.

A Rome on se résigna à se battre en Illyrie. Philippe fut d’abord retenu par des complications Péloponnésiennes mais en 204 il put commencer ses opérations en Illyrie. Lorsqu’il commence les opérations et le Péloponnèse lui est hostile sinon ennemis. Ayant attaqué par mer Apollonie et Orikos, Philippe fût surpris par une escadre romaine. Il fût contraint de brûler sa flotte et de revenir au pays par terre. Nous ne savons rien des campagnes menées jusqu’au jour où Philippe s’empare de Lissos. Cela lui permet d’obtenir la soumission des populations Illyriennes alentour. Ces opérations qui eurent lieu vers 213/212, menaçaient le protectorat romain. Or Rome n’avait pas la force d’envoyer des armées en Illyrie et dût donc trouver des alliés grecs.

Rome trouva ses alliés en la personne des Etoliens. Rome s’adressait à la force grecque la plus puissante et la plus à même de causer des ennuis à Philippe. Une alliance fût scellée en 210. Par là, les Etoliens s’engageaient à attaquer par terre et Rome à leur fournir un appui naval. Le conflit s’étend rapidement et d’autres se’ rangent aux cotés des Etoliens. Après 208, les Etoliens relâchent leurs efforts et Attale Ier aidant les Etoliens regagne l’Asie. A partir de 207, Rome marque moins d’intérêts pour cette guerre et laisse les Etoliens, Philippe et leurs alliés respectifs s’arranger seul. La confédération Achaïenne alliée de Philippe écrasa les Spartiates en 207 à Mantinée et priva les Etoliens de leurs principaux alliés péloponnésiens. Les
Etoliens ne pouvaient lutter seul et traitèrent en 206 acculé à leur
capitale fédérale Thermos. Les conditions furent extrêmement dures :
Philippe les expulsait de Thessalie, les écartait de l’Egée.

En négligeant la guerre, Rome ne pensait pas que la confédération achïenne pu renaître ni que les Etoliens violant le traité de 21 fissent la paix séparément. Philippe pouvait reprendre son offensive en Illyrie, Rome y envoya une forte armée et au lieu de combattre le macédonien négocia. C’est la paix Phonikè faite en 205. L’Illyrie est partagée.

Après la paix de Phonikè, Philippe V se lança dans une campagne en Asie mineure. Mais celle-ci tourna court et il dut rentré en Europe car les états attaqués avaient fait appel à Rome et fut mis en fuite. De retour en Europe, il allait devoir affronter la seconde guerre de Macédoine.

Rome reçoit les ambassades de Rhodes et d’Attale Ier qui les priaient d’intervenir contre Philippe V. Au printemps de 200, des légats abordent les Balkans. Ils adressèrent un ultimatum à Philippe. Le roi était prié de ne plus faire la guerre à aucun état grec et de ne plus toucher aux possessions Ptolémaïques (ce qu’il était en train de faire) et aussi qu’il devait se soumettre à un arbitrage pour les torts infligés à Attale. S’il ne s’exécutait pas, ce serait la guerre. Philippe n’a évidemment nulle intention de s’exécuter et la guerre est déclarée en 200.

Jusqu’à la fin 199, Philippe réussit à empêcher le romain Sulpicius de profiter de ses succès qu’il a obtenu en tentant d’envahir la macédoine par l’ouest. Le successeur de Sulpicius ne fit rien ou presque. Il fut sans doute très heureux de passer son commandement lorsque T. Quinctius Flaminius son successeur arriva.
Si Philippe avait cru pouvoir reconclure une paix comme Phonikè, il se trompait lourdement et il ne pouvait à présent que rejeter les injonctions romaines. Il avait affaire à un personnage d’une autre trempe que les autres. Flaminius le contraignit à se retirer en Thessalie. Les forces romaines, étoliennes et des forces athamanes se jetèrent ensemble sur la région. Flaminius n’insista pas car les forces thessaliennes tenaient bien la région et Philippe pratiquait la tactique de la terre brûlée. Ce fut alors que les Achaïens et les Epirotes trahirent Philippe. L’année 198 s’achevait mal pour le souverain macédonien et il se résolut à traiter. Les partis adverses se rencontrèrent à Nicée en Locride. Flaminius réitéra les exigences
romaines du début de la campagne est demanda en plus la restitution des
terres illyriennes et accepta les revendications des Grecs. Ces conditions isolaient Philippe en Macédoine et bien sûr cela lui parut inacceptable. Philippe ne pouvait accepter qu’on lui retirât les places conquises et les deux entraves de Grèce à savoir Corinthe et Chalcis. Finalement, des ambassadeurs macédoniens furent envoyés au Sénat pour traiter mais Rome engagea bientôt la rupture des pourparlers. La guerre allait continuer.

Philippe au retour de l’ambassade qu’il avait envoyé à Rome, compris que Flaminius voulait gagner du temps (on était alors en pleine période électorale). Une fois que Flaminius serait fixé sur son avenir politique, alors ce serait l’épée qui trancherait les problèmes. Cela, Philippe l’avait fort bien compris et il entreprit de rassembler une armée de fortune : l’âge inférieur de ses soldats était de seize ans… il réussit tout de même à mettre sur pied une armée de 25 000 hommes. Flaminius, au début de 197 s’employa à détacher Philippe de ses derniers alliés. Il réussit pleinement dans cette action. Il avait des effectifs légèrement supérieur à ceux de Philippe. Le proconsul passa alors en Thessalie. La bataille décisive eut lieu à Cynoscéphales, dans la région de Phères. Les deux adversaires se heurtèrent dans le brouillard. Ce fut une bataille confuse et longtemps incertaine mais finalement Philippe fut écrasé. Cynoscéphales est une catastrophe mais elle n’est pas isolée : Corinthe est prise et les Acarniens, derniers alliés, sont écrasés. Enfin, les Dardaniens, voulant profiter de la
situation, envahissent la Macédoine par le Nord. Philippe dans un
suprême effort parvint à les repousser. Les négociations s’engagèrent
alors avec Rome.
Philippe consentit à évacuer la Grèce, ses possessions d’Asie et à restituer les prisonniers et les bateaux pris pendant la guerre. Le Sénat ratifia la paix tout en ajoutant en plus une indemnité de guerre et la livraison de la flotte macédonienne. La royauté de Macédoine n’est quand même pas ruinée mais ses territoires deviennent peu nombreux et la Grèce obtient l’indépendance.

3- La fin du règne de Philippe V et le règne de Persée


Après Cynoscéphales et la paix, Philippe entreprit une restauration intérieure du royaume. Il prit des mesures économiques et sociales. En 197, Rome avait réussi à rétablir les frontières « originelles » de la Macédoine et à proclamer la liberté des Grecs. Elle avait cependant dû payer l’aide de Philippe dans la guerre antiochique en le laissant reprendre pied en Grèce septentrionale. En 189, Philippe avait fini de prendre les places séleucides de Thrace et s’y maintenait malgré l’interdiction de Rome. Eumène II protestait donc car la paix d’Apamée prévoyait de lui laisser ces régions. Eumène et les Thessaliens protestaient contre les agissements de Philippe et s’employaient à envenimer les relations entre Rome et Philippe. Ces deux paris ainsi que d’autre peuples envoyèrent des ambassades à Rome pour dénoncer les usurpations de Philippe. A Tempé, en 185, les ambassades des divers peuples justifièrent leurs revendications face à Philippe. Ce dernier
s’emporta et la méfiance romaine prévalue. Les commissaires exigèrent l’évacuation de toutes les places contestées. Philippe s’exécuta mais pas intégralement. Le Sénat, pour éviter qu’il ne s’énerve, ne dit rien sur cette entorse aux décisions prises. Ensuite, ce fut Eumène qui se plaint et malgré l’injonction du Sénat de proclamer les deux places contestées libres, Philippe s’y maintint. Mais il dû ensuite céder et évacuer les deux cités. Ces problèmes assombrissaient les rapports entre Rome et la Macédoine. En 179, le vieux roi meurt et Persée prend la succession.

Rome nourrissait sans doute l’espoir que ce serait Démétrios, un fils à Philippe, un inoffensif client de surcroît qui prendrait la succession. Ce ne fut pas le cas. Persée demanda le renouvellement de l’alliance avec Rome et sa reconnaissance en tant que successeur légitime. Rome accéda à ces deux demandes. Persée dû affronter alors une invasion Thrace qu’il parvint à repousser. Il s’employa également à consolider sa position à l’intérieur du royaume car il y avait des troubles dus à la politique fiscale de Philippe et au fait que Démétrios était suivi par toute une faction. Il se posa donc en
souverain libéral ce qui surprit favorablement l’opinion. Persée entreprit des actions pour rehausser le prestige macédonien et saper la popularité romaine. Rome ne réagit pourtant pas à ces interventions. Persée effectua alors des alliances avec la Bithynie et avec l’empire séleucide par le biais de mariage : en 177, il épousa Laodice la fille de Séleucos IV et donna sa sœur Apama à Prusias II de Bithynie. Finalement, Séleucos IV fut assassiné et Antiochos IV le remplaça sur le trône. La volonté d’alliance était brisée. Persée s’était conduit imprudemment sans prendre en compte Rome. Si sa politique asiatique n’était pas explicitement dirigée contre Rome, elle remettait en cause l’ordre romain en Orient et cela était d’une grande imprudence. Jusqu’en 174, Rome menait une politique passive à l’égard de Persée. Pourtant cette année là, le roi macédonien tenta d’obtenir l’amitié
achaïenne et cela dû faire impression à Rome. Vers cette époque, le Sénat fut sollicité de s’occuper des affaires grecques. Les Etoliens avaient sollicité l’intervention macédonienne pour mettre fin aux dissensions internes mais cela n’avait abouti qu’à aggraver les troubles si bien qu’en 174, les factions étoliennes firent appel à Rome. Celle-ci trouvait là un moyen de restaurer son influence en Grèce et envoya une délégation. Mais la sagesse romaine ne pu empêcher les Etoliens de s’entretuer. La délégation passa en Macédoine mais ne pu rencontrer Persée à qui cette tournée d’inspection ne plaisait sûrement pas. En 173, ce fut la Thessalie qui fit appel à Rome ; une nouvelle commission s’y rendit mais, la situation étant la même qu’en Etolie, la délégation ne s’occupa que des affaires du pays. Elle régla la question des dettes (à l’origine des troubles) et réussit à arrêter la guerre
civile en Etolie. Ces succès coupaient l’herbe sous le pied de Persée. Le souverain pourtant ne renonçait pas à son influence en Grèce et conclut une alliance avec les Béotiens que nul ne pu ignorer. Mais des Béotiens mécontents voulurent se plaindre à Rome : ils n’arrivèrent jamais… La Grèce en 174-173 n’est que le théâtre de luttes d’influence. En 172, Eumène II chercha à provoquer la guerre et à y pousser Rome. Eumène se rendit à Rome et dans un long discours plaide contre le souverain macédonien. Le discours du roi de Pergame émut le Sénat. La guerre n’est pourtant pas décidée. Le Sénat a du mal à aligner une armée et se contente de démarches diplomatiques en l’année 172. Des légats envoyés dans les Balkans ont pour mission d’exacerber les sentiments anti-macédoniens. Une entrevue eut lieu en Thessalie entre Persée et Q. Marcius Philippus. Il fut résolu que la paix demeurerait. Malgré cela, Rome vota la guerre en 171.

Ce fut en Thessalie, au printemps 171, qu’eurent lieu les premiers accrochages. En mai, une hésitation tactique empêcha le roi macédonien d’écraser les forces romaines près de Larissa. Les opérations se poursuivirent ensuite sans épisodes d’un éclat particulier jusqu’en hiver. Persée se retira en Macédoine et les forces romaines en Béotie. En 170, une partie de l’Epire se rangea au côté de Persée. Q. Marcius Philippus, consul en 169, voulut mettre fin à cette guerre qui s’alanguissait.. Il mena une offensive audacieuse jusqu’en Macédoine méridionale. Persée perd la tête mais le consul ne pu se maintenir longtemps dans la région. A la fin 169, il apparaissait à Rome que la guerre ne pouvait continuer à traîner comme elle le faisait depuis trois ans. Il fallait donc soit accepter de négocier soit fournir un effort exceptionnel, solution qui fut choisie. L. Aemilius Paullus (Paul - Emile), homme d’expérience et consul, procéda à des levées d’hommes extraordinaires. Persée dû se retirer dans le Nord,
vers Pydna. C’est là que la bataille décisive eut lieu. Dans l’après midi du 22 juin 169, en un peu plus d’une heure, les forces macédoniennes étaient anéanties laissant 20 000 à 25 000 morts et 10 000 prisonniers. Une heure avait suffi à ruiner vingt ans de restauration macédonienne. Persée s’enfuit mais se livra avec son fils aîné dans les premiers jours du mois de juillet. Sans roi ni armée, la Macédoine se rendit au vainqueur.

La Macédoine fut proclamée libre. Elle fut démembrée en quatre Etats autonomes. La Macédoine perd la royauté qui a été le fruit de sa grandeur et devient quatre Républiques.
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Message par Deck Mer 2 Jan 2008 - 21:16

Tu as des connaissances superbes!

Il est de toi ce résumé ?
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Message par Elessar Mer 2 Jan 2008 - 21:35

En fait, je réalise un dossier dans le cadre des Tpe et j'ai choisis le sujet, Culture grecque/culture hellénistique : différence et ressemblance. Je réalise donc de longues parties mais sois sûr que le résumé que tu vois là a été réalisé de ma main. Par ailleurs, je pense avoir encore en mémoire la majeure partie de ce que j'ai rédigé. Voilà, les articles que j'ai posté ne sont que le fruit de ce travail. Le reste suivra je pense.
Sinon, pour les source que je n'ai pas pris la peine de citer :
il y a un seul ouvrage d'excellente qualité pour l'histoire que j'ai utilisé. Il s'agit de l'Histoire politique du monde hellénistique d'Edouard Will.
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Message par Deck Mer 2 Jan 2008 - 21:37

Ok!Ne t'enf ais pas, ce n'est pas un interrogatoire de police!

Tu as fait ton TPE en Littéraire?
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Message par Deck Mer 2 Jan 2008 - 21:38

Je vais éditer tes posts pour les rendre plus courts, notamment les sauts de ligne!Ils n'en seront que meilleurs!
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Message par Elessar Mer 2 Jan 2008 - 22:18

Oui je suis en première Littéraire. Fais ce que tu veux avec mes articles.
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Message par Deck Mer 2 Jan 2008 - 22:23

C'est fait!j'ai juste délié les auts de ligne!
C'est long, mais beaucoup plus agréable pour la lecture!

Surtout, n'hésites pas à te présenter dans rubrique appropriée!
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Message par Upomavick Jeu 10 Jan 2008 - 22:14

Merci pour tes posts de qualités sur la période hellénistique. Une superbe période sur laquelle il y aurait tant encore à dire et si souvent délaissée.

Je vais essayer de travailler un peu dessus à mes moments perdus : si j'y arrive je vous parlerai un peu plus de Antiochos de commagène que j'avais brièvement abordé dans la série sur la divinisation.
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