Colonie de Thyrréion

Bonsoir tout le monde,

voilà j'ai beaucoup de mal à trouver des informations sur la colonie corinthienne de Thyrréion (Acarnanie) comme par exemple les années de fondation et de déclin.

Tout ce que je sais c'est qu'il s'agissait d'une colonie très puissante qui menaçait les intérets romains et qui a connu son heure de gloire dans le courant du IIIe s. av. JC. et qu'il a fallu près de trois siècles aux romains pour éclipser cette rivalité écrasante.

Quelqu'un en sait-il plus ?

Merci !

Roland

Bonjour,

Effectivement l'information au sujet de cette ville est assez pauvre : je viens de consulter l'Oxford Classical Dictionnary ( OCD³ corrigée ) et elle n'a aucune notice à son nom. Cependant elle est citée dans la notice concernant l'Acarnanie où il est dit que cette cité avait un important courant pro-romain qui explique que Rome en fit la capitale de l'Acarnanie indépendante ( la partie de la région qui avait été attribuée à l'Epire et s'était ensuite révoltée ) suite à la défaite de Philippe V. Elle resta capitale de confédération jusqu'en 31-29 av. J.C. mais souffrit d'actions de piraterie puis de la guerre civile romaine. Elle semble avoir ensuite été dépendante de Nicopolis. Pour plus d'info je constate que deux titres donnés en bibliographie de la notice peuvent être intéressants :
- W.M. Murray, Castal sites of western Akarnania, 1982
- D. Domingo Foraste, A history of northern coastal Akarnania to 167 B.C.

Sinon pour en savoir plus rien de tel que le retour au sources elles mêmes : une recherche dans la Pauly-Wissowa Real Encyclopedie Der Altertumswissenshaft devrait fournir l'ensemble des mentions dans les textes littéraires anciens et un dépouillement des Inscriptiones Graecae ( IG, volume 9 ) devrait fournir plus d'informations.

Si l'allemend ne vous pose pas de souci il y a un article dans Klio
FUNKE, P., GEHRKE, H-J et KOLONAS, L., Ein neues Proxeniedekret des Akamanischen Bundes. Klio 1993, LXXV, p.131-144.

Mes recherches se terminent là en fait... le lieu semble avoir peut passionné

Merci pour ces précisions. J'ai un doute aussi sur l'orthographe, je ne sais pas s'il faut écrire Thyrréion ou bien Thyrrhéion. mais je ne pense pas que cela change grand'chose à l'affaire.

Je vais essayer de mon coté (je suis plutot anglophone et hispanophone que germanophone )

Je vous tiens au courant dès que j'en sais un peu plus.

A bientôt,
Roland


PS Vous saurez bientôt pourquoi je vous pose cette question mais pour l'instant c'est une surprise !

De rien...




Une suprise??

A propos de l'orthographe, je pense que les deux sont acceptées car j'ai trouvé deux autres articles avec l'autre orthographe.

HÜTTIG, M., The conical sundial from Thyrrheion : reconstruction and error analysis of a displaced antique sundial, Archives of History for Exact Sciences, 2000-2001, LV, vol.2 p163-176


DREYER, B., Die Thrasykrates-Rede bei Polybios (11, 4-6) und die Bezeichnung der « Opfer » im römisch-aitolischen Vertrag von 212 v. Chr. , ZPE, 2002, CXL, p33-39.

Damien tu as fait une recherche APh online ?

oui c'est là que je suis allé fouiller... je l'oublie trop vite quand une qst est posée ici.

Upomavick a écrit:De rien...

Une suprise??

La suprise sera pour le WE prochain !
(surveiller le topic "Vie du Forum")

A bientôt,
Roland

aaahhhhhhh

Upomavick a écrit:aaahhhhhhh

Salut à tous,

désolé de répondre aussi tard, mais y a eu pleins d'évènements qui ont chamboulé mon programme. La surprise est toujours prévue, mais reportée à plus tard,

A bientôt,
Roland

Pas de problémes!Nous en sommes impatients, enfin, "je"

ENFIN LA SURPRISE !!!

(en retard depuis plusieurs mois) : voici une monnaie de ma collec' acquise auprès d'un professionnel agréé par le SNENNP (syndicat d'experts numismates reconnus) il y a longtemps déjà.

Le texte qui suit est un extrait d'un devoir de Master pondu l'année dernière portant sur l'émotion artistique dégagée par l'image, suivi de son analyse.



THYRRHEION - Colonie Corinthienne (Ve s. - fin Ier s. av J.C.)
Ca. 350 - 250 av. J.C. Thyrrhéion, Acarnanie.
Statère argent (23 mm) - 8,31g. TTB+-
A/ Pégase à gauche // Q (koppa archaïque)
R/ Tête d'Athéna au casque Corinthien / boucle d'oreille (signature du graveur)
Θ (pour Thyrrhéion) / LY (Sear 2301 - Pozzi 1780 var.)

Originaire de Thyrréion, sur la côte ouest de la Grèce, l'Acarnanie, cette monnaie est un statère d'argent. Elle est contemporaine de Pyrrhus, Roi d'Epire (280 av. J.-C.).

Des colons corinthiens dont l'emblème est le cheval ailé Pégase ont fondé Thyrréion, un redoutable port de commerce qui finira par supplanter tous les autres sur la côte ouest de la Grande Grèce. Cette ville n'entrera en déclin que deux siècles plus tard avec la concurrence romaine.

Description :

De 2,5 cm de diamètre et d'une épaisseur de 3 mm, La monnaie de métal argent dispose d'un certain prestige puisqu'elle a longtemps permis de payer les armées. Sa couleur, opposée et directement subalterne à l'or, n'est pas sans évoquer une dualité complémentaire avec ce dernier, comme la lune l'est avec le soleil. Sa forme, d'une rondeur malhabile presque émouvante, rappelle la manière artisanale avec laquelle cet objet a été réalisé par des maîtres procédant par frappes manuelles. Enfin on devine l'épaisseur et le relief conséquent de la gravure, ce qui exige un travail préalable de gravure en creux sur le coin proche d'un bas relief miniature. Le maître graveur a très classiquement représenté au revers Pallas Athéna Nikê (la victorieuse) de profil, à gauche, portant sur la tête le fameux casque corinthien. Une pièce couvre – nuque a été disposée sous le casque et masque en partie les cheveux ondulant au vent, sans qu'on sache s'il s'agit d'une pièce en cuir ou de métal. Le visage est massif, le regard vif, le nez grec, les lèvres charnues, les joues pleines et le cou puissant, avec un léger bourrelet à sa base indiquant la femme mûre et forte. La racine des cheveux est cachée par le casque, seule une mèche bouclée et remontant au front apparait à la tempe, trahissant une certaine féminité dans le port de la coiffe.


A l'arrière-plan à droite (suggéré par un relief moins net), on distingue la signature du graveur : une boucle d'oreille.


A l'exergue quelques lettres disposées de part et d'autre du portrait :
Θ / Υ (ThYrreion).


Ce qu'a voulu faire l'auteur :

L'auteur, ou plutôt le maître graveur, appartient à l'école classique. Toutefois, il ne lui a pas plu de présenter une Athéna trop jeune, ou trop féminine, comme les grands classiques Athéniens avaient l'habitude de faire. Au contraire, il privilégie la matrone volontaire et brave, comme pour signifier que selon lui la culture grecque est largement parvenue à maturité, mais que son esprit de conquête est toujours présent. Le visage tourné à gauche, son regard semble viser...les mers et les terres de l'ouest.


Le détail émouvant :

Sans conteste, c'est le paradoxe entre la finesse de l'exécution de la chevelure ondulant au vent et l'ensemble de la composition plutôt rigide et martiale qui frappe le regard. Finalement c'est le thème de la "force tranquille" qui est développé ici.

Roland

Superbe monnaie
(J'ai modifié l'adresse de l'image car elle n'apparaissait pas directement, j'espère que ca ira maintenant)